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Jardin des Coïncidences

Probhghcès 2080

La dimension théâtrale du procès, visible dans sa scénographie judiciaire et ses liens avec les principes de la tragédie classique, reste  un dispositif d’une puissance inégalée. C’est un miroir réflexif de la société. La dramaturgie y joue un rôle central, portée par l’effet cathartique qu’elle provoque chez tous les participants.


Le prétoire met en scène les ressorts qui fondent la puissance de la Cité, de sa représentation et de sa mise en scène : la polyphonie y est le nerf vital — non pour neutraliser les points de vue, mais pour en révéler la complexité.


Le prétoire est un lieu où s'érigent et se tissent différents récits, qui tous s’enracinent dans le réel sans en être la stricte réverbération. La vérité judiciaire qui y nait n’est pas l’image reproduite de l’exacte réalité ; elle est l’expression la plus vraisemblable du récit final, tel qu’il s’est restitué au cours de l’audience. Contrairement au jugement qui lui est bien réel, même performatif, la vérité judiciaire, semble distante et distincte de la vérité factuelle, est fiction. Et l’enceinte sacrée du Palais reste par excellence  lieu de création… civique. 

Dans le prétoire, la complexité l’emporte sur le confort d’un discours militant réservé aux initiés. Cette dialectique contradictoire, nous la plaçons au cœur de notre geste collectif.
Non que les voix radicales ne soient pas vitales, ni qu’elles ne doivent être entendues — bien au contraire. Mais ici, elles ne doivent pas préempter intégralement l’espace de parole dans une lecture complaisante et mécanisée..  qui se contenterait  de convaincre les convaincus.

C’est dans cette logique qu’est née l’idée d’organiser, dans divers territoires, des procès fictifs et symboliques.

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